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Senin, 03 Maret 2014

Cujus regio, ejus religio (tel prince, telle religion). Les deux-tiers de l'Allemagne sont devenus protestants.




L'empereur Charles Quint par Christoph Amberger, 1532.
À l'issue de la diète d'Augsbourg, Charles Quint somme les protestants de se soumettre à Rome dans un délai de sept mois. Inquiets, ces derniers constituent en 1531 la ligue de Smalkalde. L'empereur leur accorde alors une trêve17. En 1536, sous l'impulsion de Martin Bucer, les protestants d'Allemagne du nord et du sud, divisés sur le problème de la Cène, signent la Concorde de Wittenberg (1536), ce qui permet au luthéranisme d'étendre son influence en Allemagne du sud et isole les Suisses. En 1546, lorsque les protestants refusent de reconnaître le Concile de Trente, Charles Quint lève ses troupes dans le but de réprimer le protestantisme par les armes. Les Protestants, qui forment la Ligue, subissent une cuisante défaite à Mühlberg en Saxe en 1547. L'empereur peut aussi imposer l'année suivante aux protestants l'Intérim d'Augsbourg qui leur autorise juste la communion sous les deux espèces et le mariage des prêtres17. Les princes protestants obtiennent alors l'appui du roi de France Henri II en échange du droit pour celui-ci d'occuper Metz, Toul, Verdun « et autres villes de l'Empire ne parlant pas allemand »22. Charles Quint laisse son frère, le futur empereur Ferdinand Ier, signer la paix d'Augsbourg en 1555. Les sécularisations déjà accomplies de biens de l'Église catholiques sont entérinées mais il est interdit à l'avenir de lui confisquer d'autres biens. Les princes et les villes libres ont le droit de choisir leur religion mais les sujets sont obligés de professer la même religion que leur souverain ou d'émigrer, d'où l'adage : Cujus regio, ejus religio (tel prince, telle religion). Les deux-tiers de l'Allemagne sont devenus protestants.
Après la mort de Luther en 1546, c'est Philippe Mélanchthon qui devient le guide des Luthériens jusqu'à sa mort en 1560. En 1580, les théologiens luthériens parviennent à unir les différents États luthériens autour d'un texte de confession commun. C'est le Livre de Concorde.
Le Luthéranisme hors d'Allemagne[modifier | modifier le code]
La Réforme luthérienne déborde les frontières allemandes. Les échanges culturels et commerciaux entre le monde scandinave et l'Allemagne sont très importants. Olaf et Laurent Petersen, Olaeus et Laurentius Patri, formés à l'université de Wittenberg commencent à prêcher la Réforme en Suède en 1518. Ils publient douze thèses qui présentent les principales idées de Luther. Le clergé catholique suédois qui possède 30 % des terres est très déconsidéré en Suède. De ce fait la Réforme progresse sans résistance. En 1527, la diète suédoise accepte la réforme, permet la sécularisation des biens du clergé au profit de la monarchie23. Le roi devient le chef suprême de l'Église. En Finlande, le clergé se réforme de lui-même.
Au Danemark, sous le règne de Frédéric Ier (1523-1533), la prédication luthérienne se développe grâce à Hans Tausen qui a fait ses études à Wittenberg et à Paul Helgesen24. Les Trente-trois Articles de Copenhague posent les bases de la Réforme en 1530 même si elle n'est pas encore adoptée officiellement. Il faut attendre 1536 pour qu’à l'instigation de Johannes Bugenhagen, Christian III fasse de la confession d'Augsbourg la profession de foi du Danemark. Le roi est le chef de l'Église danoise. Il nomme des surintendants qui remplacent les anciens évêques. La Réforme est aussi prêchée en Islande où elle rencontre une forte résistance et en Norvège, unie au Danemark à partir de 1539. L'université de Copenhague devient un centre de rayonnement luthérien25.
Les Réformes de Zwingli et Bucer[modifier | modifier le code]